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Le Port de Moguériec, abandonné ? 27 Février 1935
La faible accessibilité du môle-abri (construit entre 1881 et 1904) contraignait les Marins-Pêcheurs à de longues attentes en mer, par tous les temps, avant de pouvoir rentrer au port. Les bateaux pouvaient s’abriter tout au fond du Koz-Kanol, mais ils risquaient d’y rester échoués pendant des jours. Les « Mogueriekiz » pêchaient sur les récifs des Côtes du Nord et relâchaient alors dans d’autres ports mieux abrités où ils vendaient leur pêche…loin de chez eux ! Beaucoup sont alors partis s’établir ailleurs, d’autres ont vendu leur canot et se sont engagés dans la « coloniale ». Le Port de Moguériec allait être abandonné…
Mais de 1919 à 1936, un brise-lame va petit-à-petit s’élancer entre la pointe de Beg-Ar-Rest et le Rocher Sainte-Catherine… Les bateaux reviennent alors, toujours plus gros, on les ponte, on y intègre des viviers et ils s’abritent aisément derrière le brise-lame. L’habitat se développe à Moguériec puisque les Marins-Pêcheurs peuvent désormais vivre près de leurs familles. Le débarquement de la pêche se fait sur le quai, ce sont désormais les mareyeurs qui se déplacent !
Une seule ombre au tableau : les Mogueriekiz sont des pionniers de la pêche à la langouste au filet à la différence des autres ports du Nord Finistère, mais on parle de leur interdire les filets à langoustes et de les contraindre à revenir aux casiers comme il y a 40 ans. « On risque la ruine » !
Un rêve ? « Que l’on nous installe un dépôt de mazout sur le port pour nous éviter d’aller à Roscoff, le chenal de l’Ile de Batz est dangereux et on a déjà un douanier à Moguériec »
Un personnage de légende ? On doit ce récit au truculent Yffic Tanguy, « Tuas Coz »…
Sources :
La Dépêche de Brest
27 Février 1935